Dans cette série historique, Jean Failler nous montre une autre facette de ses talents d'écrivain, en nous racontant, de manière romancée, l'histoire de la création du Guilvinec, port de pêche du pays bigouden (en sud-Finistère), et par là même l'évolution de la pêche et de ses métiers de la fin du XIXe siècle à la fin du XXe. En laissant parler ses souvenirs, puisque lui-même grandit et travailla dans cet environnement, il nous livre ici, un témoignage authentique, pittoresque et captivant, de la vie du petit peuple de la côte en pays bigouden. Mammig (« Maman » en breton) compte 3 parties. À noter que les photos de couverture sont issues de la collection personnelle de Jean Failler, les personnages y figurant appartenant à sa famille. La broderie de couverture est de Pascal Jaouen, brodeur et créateur de mode très connu dans le milieu breton. Lorsque les trois tomes sont réunis et accolés, la broderie complète apparaît sur leurs trois dos. Les couleurs choisies pour les couvertures sont les couleurs du pays bigouden : noir, rouge et jaune.
Lorsqu'en 1879 Jeanne Tanneau, batelière de l'Odet, accepta d'épouser Charles Carval, marin-pêcheur au Guilvinec, elle ne se doutait pas...
PlusDans cette série historique, Jean Failler nous montre une autre facette de ses talents d'écrivain, en nous racontant, de manière romancée, l'histoire de la création du Guilvinec, port de pêche du pays bigouden (en sud-Finistère), et par là même l'évolution de la pêche et de ses métiers de la fin du XIXe siècle à la fin du XXe.
En laissant parler ses souvenirs, puisque lui-même grandit et travailla dans cet environnement, il nous livre ici, un témoignage authentique, pittoresque et captivant, de la vie du petit peuple de la côte en pays bigouden. Mammig (« Maman » en breton) compte 3 parties.
À noter que les photos de couverture sont issues de la collection personnelle de Jean Failler, les personnages y figurant appartenant à sa famille. La broderie de couverture est de Pascal Jaouen, brodeur et créateur de mode très connu dans le milieu breton. Lorsque les trois tomes sont réunis et accolés, la broderie complète apparaît sur leurs trois dos. Les couleurs choisies pour les couvertures sont les couleurs du pays bigouden : noir, rouge et jaune.
Lorsqu'en 1879 Jeanne Tanneau, batelière de l'Odet, accepta d'épouser Charles Carval, marin-pêcheur au Guilvinec, elle ne se doutait pas qu'elle venait, avec son époux, de jeter les bases d'une famille qui allait faire parler d'elle sur la côte bigoudène.
Restée veuve très tôt, elle perdit trois de ses quatre enfants prématurément. Le petit dernier, François, se lança dans le commerce du poisson et, avec un flair et une pugnacité hors du commun, il allait hisser la maison Carval au premier rang des entreprises de la région.
Son fils lui succéda, puis son petit-fils, et c'est grâce à des hommes et des femmes de cette trempe que le petit havre du Guilvinec est devenu, à l'aube du XXIème siècle, le premier port français de pêche fraîche.
Retrouvez ci-dessous, en exclusivité, un extrait du prologue :
Au milieu du XIXe siècle, les côtes du sud-Finistère étaient, aux dires des rares voyageurs qui s’y aventuraient, particulièrement inhospitalières. Les terres du bord de mer s'avéraient être pour l’essentiel des paluds* arides de rocs et de sable, bordées par une mer sauvage et battues par les vents chargés de sel.
On ne visitait pas cette côte sans nécessité : quelques douaniers y passaient au cours de leurs rondes, mais il n’y avait guère de ports d’accostage où les contrebandiers eussent pu exercer leur coupable industrie.
Parfois le naufrage d’un bateau de commerce amenait les gendarmes à cheval pour protéger les biens du pillage, mais ces gendarmes arrivaient le plus souvent après la bataille et, au mieux, ils ne trouvaient plus sur une grève que quelques planches ou quelques futailles éventrées attestant du « bris »**. Au pire, ils tombaient sur des autochtones agressifs, prêts à toutes les violences pour conserver les précieuses épaves qu’ils considéraient comme un don du ciel.
Les douaniers, les gendarmes, c’étaient là les seuls contacts qu’avait le petit peuple de la palud avec la civilisation.
À quelques encablures de la côte se dressait, en pleine mer, une barrière de rocs cyclopéens sur lesquels les tempêtes d’hiver venaient se briser dans un tumulte de fin du monde.
Aujourd’hui, les machines modernes ont apporté des moyens techniques propres à protéger ces endroits exposés de la côte ; des travaux titanesques, que la main de l’homme n’aurait su accomplir sans leur secours, relient entre elles des têtes de roche que seul le jusant dénude, si bien que les déchaînements d’équinoxe viennent s’écraser sur ces brise-lames de béton qui maintiennent les fureurs de l’océan à distance respectable et qu’il ne reste que de petites eaux pour balayer les plages de sable blanc.
Petites eaux peut-être, mais qui terrifient toujours les terriens.
* Terres incultes des bords de mer, parfois marécageuses.
** Nom ancien pour désigner un naufrage.
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